Créé le 2024-02-10
Introduction
La robotisation des lignes de production dans les entreprises de production de masse ne donne pas plus d'avantages que l'automatisation, du moins dans son principe fonctionnel.
Le seul critère technique de différenciation se centre sur les capacités d'un robot par rapport à un système automatisé. Avec une capacité de mouvements (plusieurs axes de rotation) nettement plus flexible, par rapport à un système avec automate dont l'utilisation reste figée à des tâches précises et intangibles.
L'incorporation des robots ou autres systèmes automatisés dans l'industrie trouve sa justification du point de vue financier, le rapport investissement vs gains des coûts de production.
Investir dans la robotisation
À partir de ce constat, nous pouvons mesurer l'avancée de l'introduction de robots dans l'industrie.
Il existe également des freins psychologiques, notamment la peur du remplacement, inhérente à toute avancée technologique.
Mais également la crainte de la diminution de pouvoir de la part des cadres et dirigeants. Il deviendra plus difficile de houspiller les robots pour de défauts de fabrication ou de mal-façon, suite à des dérives de maintenance ou des obsolescence de programmation.
Toujours est-il que les gains de productivité, ainsi que d'autre facteurs de gestion de production intervenant dans les performance de production jouent un rôle important dans la décision de passer à la robotisation.
- L'absentéisme
- Le manque de personnel
- Les contraintes de la législation du travail
- La variabilité de la dextérité des opérateurs
- La charge psychologique des conditions de travail
et bien d'autres...
Elles représentent en termes de coût de valeurs non négligeables, à condition bien sûr de se donner la peine de les évaluer, ce que ne font pas la plupart des entreprises ne font pas.
Conditions de travail et robots
Nous ne pouvons séparer robot et digitalisation, de plus en plus les robots ne travaillent plus seuls, mais plutôt en réseau. Entendez ici, soit avec d'autres robots et/ou soit avec des humains.
Bien que nous connaissions de longue date l'aménagement des conditions de travail avec les machines (voir "Les Temps Modernes"), il existe aujourd'hui des inquiétudes de la part d'une institution: la CNIL.
Elle a condamné AMAZON pour les motifs suivants:
- Des indicateurs mesurant les temps d’inactivité des scanners des salariés étaient mis en place. La CNIL a jugé illégale la mise en place d’un système mesurant aussi précisément les interruptions d’activité et conduisant le salarié à devoir potentiellement justifier de chaque pause ou interruption.
- La CNIL a jugé que le système de mesure de la vitesse d’utilisation du scanner lors du rangement des articles était excessif. En effet, partant du principe que des articles scannés très vite augmentaient le risque d’erreur, un indicateur mesurait si un objet avait été scanné en moins de 1,25 seconde après le précédent.
- De façon plus générale, la CNIL a estimé excessif de conserver toutes les données recueillies par le dispositif ainsi que les indicateurs statistiques en découlant, pour tous les salariés et intérimaires, en les conservant durant 31 jours.
Ces attendus entrevoient toute une série de questions pour l'avenir:
La surveillance des salariés par des moyens informatisés donnerait-elle des datas exploitables pour la pénibilité au travail ?
Les données personnelles des salariés doivent-elles être communiquées à des tiers, pour surveillance de leur exploitation ?
Jusqu'où peut-on surveiller un salarié avec les moyens digitaux ou avec l'analyse de données. Par exemple l'exploitation des data par de l'IA ?
Il est clair qu'aujourd'hui, la technologie dépasse de loin les réglementations, ainsi que le usages courants dans le management des équipes.
Avoir peur des robots est une chose, mais la vrai crainte à avoir se situe plus dans l'utilisation par les humains...
L'exemple d'AMAZON dans l'incorporation de la robotisation: Amazon : record de livraisons en 2023 grâce aux robots - Capital.fr
