Créée le vendredi 16 septembre 2022
1-Les différentes méthodes de chiffrage
1.1 Introduction
Les objectifs de l'entreprise concernent la qualité et le prix de revient. La qualité donne envie aux clients de retravailler, après avoir livré une première commande. Cette première commande demandée par le client est souvent motivée par le fameux rapport qualité-prix.
1.2-Les éléments du prix de revient
Quel que soit le produit envisagé il y a des coûts communs pour déterminer le prix de revient.
Le prix de la matière première
Les coûts directs de production
Les coûts indirects de production
1.2.1-Le prix de la matière première
Dépend essentiellement de la stratégie de l'entreprise et de celle des achats. En effet, les quantités à produire déterminées par les outils de prévisions des ventes permettront de négocier les prix en rapport aux volumes.
L'amélioration continue dans son principe veille à diminuer les gaspillages. Ils deviennent conséquents lorsqu'ils se multiplient par l'effet des niveaux de nomenclature. Si on a des gaspillages à chaque étape du processus, les consommations augmentent la quantité totale à approvisionner.
1.2.2-Les coûts directs de production
Sans revenir sur le détail du principe du calcul de la valeur ajoutée, nous pouvons quand même, rapprocher les coûts directs de production avec la valeur ajoutée.
Mais attention, il existe une différence entre des coûts directs et valeur ajoutée. Cette dernière, concerne la valeur apportée pour le client, tandis que les coûts directs concernent un calcul de type comptable. Il prend en compte les frais nécessaires à la production, incluant, de fait, une partie de frais n'ayant pas de valeur ajoutée pour le client.
1.2.3-Les coûts indirects de production
Ils rassemblent l'ensemble des coûts, comme on l'a vu ci-dessus dont l'importance n'est pas, à priori, fondamental pour la réalisation des produits.
La liste de ces frais, établie par la comptabilité vient s'incorporer dans le taux horaire.
1.3-Les méthodes empiriques
1.3.1-Méthode Globale
Cette façon de calculer le prix de revient s'obtient par expérience, on parle parfois de calcul "à la louche". De cette manière on donne très rapidement un prix de vente ; en additionnant la marge au prix de revient.
L'expérience du travail à réaliser, en fait, se retrouve dans l'analogie des travaux. Par exemple pour des travaux standards ou proches des standards de production. Le bâtiment utilise cette façon de faire, comme dans le calcul des fermes métalliques, on prend alors comme référence le poids et on multiplie par un prix représentant l'ensemble des frais.
1.3.2-La méthode des abaques
Elle fonctionne en 5 étapes :
Étape 1 : Constitution du référentiel :
Décomposez un travail standard dans la panoplie de vos prestations, en tâches élémentaires productives.
Donnez une description synthétique mais précise ; de façon à être suffisamment explicite pour un lecteur moins averti.
Appréciez, suivant l'unité d’œuvre définie, une valeur moyenne de celle-ci. Pour faciliter cette tâche, veillez à utiliser les tâches productives faciles à évaluer.
Vous pouvez utiliser autant de décomposition que nécessaire pour votre activité.
Vous obtenez donc un premier tableau avec une ligne par type d’activité unitaire et un chiffre pour chaque activité.
Peinture pièce
| Surface à peindre | Prix unitaire | Qté | Total |
|---|---|---|---|
| Surface plafond | 87€/m2 | ||
| Surface mur | 78€/m2 | ||
| Boiserie | 40€/ml |
Dans cette exemple, la tâche surface à peindre regroupe des sous-tâches inclues mais non précisées. La dépose des appareils électriques, le camouflage des meubles ou leur déplacement, le nettoyage du chantier etc...
Étape 2 : Évaluation des charges proportionnelles :
Pour certaines affaires, des opérations à coûts fixes peuvent évoluer différemment. Par exemple dans le cas de notre société de peinture, les frais de déplacements tiendront compte du rayon d'action par rapport au siège de l'entreprise.
- Type de véhicule : camionnette J9
- Équipe : 2 personnes
**Remarque
Attention : Ce type de calcul de prix de revient provoque parfois des catastrophe sur des affaires de grandes importances ou lorsqu'on l'applique à des situations dépassant le cadre de la fabrication standard. C'est pourquoi, l'expérience du deviseur, dans ce cas, devient l'élément principal d'ajustement du prix. A manier avec beaucoup de précaution !!
1.4-Les méthodes scientifiques
1.4.1-Méthode des coûts complets
Méthode classique des calculs des coûts, elle prend en compte une classification fonctionnelle de l'entreprise. Deux types de sections ; auxiliaires et principales, répartissent l'analyse des frais.
Le cycle de production défini par le cycle d'exploitation Achat → Production → Vente, donne la vue d'ensemble de l'économie de l'entreprise industrielle.
Schéma de principe du processus de répartition économique :
Coût d'achat des matières premières
Direct → prix d'achat, de transports
Indirect → coût de fonctionnement du service achat
1.4.2-Méthode ABC (Activity Based Costing)
Cette méthode apparue avec l'augmentation de la sous-traitance dans la production de produits complexes dans la production de masse.
Dans cette situation, incorporer des éléments, dont le prix connu d'avance, par le processus des achats devient un coût fixe.
Il convient alors de gérer le prix de revient de l'ensemble produit suivant une méthode plus appropriée et plus fine.
Cette méthode gère la consommation des ressources par les activités et les produits qui provoquent des activités.
L'idée de base consiste à remplacer les sections par des activités et les unités d’œuvre par les inducteurs de coût. De cette manière, la répartition correspond mieux à l'adéquation des ressources consommées.
Mise en oeuvre
**1-Modéliser les processus de l'entreprise afin d'identifier les flux.
Utilité de la cartographie processus recommandé par la norme ISO.
Possibilité également d'utiliser une Value Stream Mapping (VSM).
Un autre outil, si on veut aller plus loin dans le détail Define Measure Analyze Improve Control (DMAIC)
**2-Déterminer les inducteurs pour chaque activité
Les activités des processus consomment des ressources (moyens nécessaires pour exécuter une activité).
Il faut considérer l'activité (tâche) comme la plus petite partie d'une fonction réalisée par un salarié.
1.4.3-Méthodes G.P.
La méthode G.P. (Georges Perrin) créée dans les années 40, se sert d'un produit représentatif d'un processus de production comme base de calcul.
La valorisation s'effectue en part proportionnelle pour les autres articles de la même gamme.
Son auteur vise à résoudre le problème de répartition des frais indirects dans le contexte de son époque.
Recherche de l'unification de production par "l'effort de production", ceci devrait identifier tous les efforts directs et indirects de production.
Nommé GP, cette unité ( arbitraire) mesure l'effort de production. Elle se représente par une machine spécifique ou un article déterminé nommé "article de base".
Les frais se répartissent en deux catégories :
Les frais imputables : Fixé par une loi de répartition entre les travaux et /ou les articles fabriqués.
Les frais non imputables : Impossible de déterminer une loi de répartition, ils ne correspondent pas aux frais dits généraux.
Pour distinguer les deux types de frais, le gestionnaire effectuera une distribution "logique" des frais. Il devra être en mesure de justifier l'imputabilité des frais à fabrication d'un article.
Le principe des constantes occultes
Définition de "l'Opération élémentaire de travail" : Elle subit une analyse dans les moindres détails. Le chiffrage à l'instant "t" des frais consommés mesure l'effort de production.
Suivant l'auteur ce principe s'énonce comme suit :
"Quels que soient les prix unitaires, les efforts de production dégagés par les diverses opérations élémentaires théoriques de travail d'une usine sont entre eux dans des rapports constants dans le temps"
Notations :
EP : Effort de production
FIOE : Frais imputables aux opérations élémentaires
Si les prix des produits augmentent en même temps la constante reste vraie.
Notation :
PR : Prix de revient produit.
Constante vraie si un ou plusieurs postes de charges augmentent de façon proportionnelle entre eux.
Il faudra prévoir de réviser l'ensemble des variables sur une fréquence allant de 2 à 6 ans afin de tenir compte des modifications technologiques.
L'unité GP
Les opérations de travail identifiées en temps se transforme en GP.
Cette unité reste en théorie constante suivant les remarques des Constantes Occultes (voir ci-dessus)
Dès lors, avec des temps de fabrication connus, chaque produit peut alors se calculer en nbre de GP appelé "l'équivalent" par le concepteur.
Le temps de référence pris pour ce calcul est le temps alloué et non pas le temps presté.
L'écart pouvant résulté des aléas de production se répartit sur l'ensemble de la production . Il y a compensation entre les temps gagnés et perdus. Ce constat valable dans la perspective de différences ponctuels de production.
Le prix de revient
Développée à partir de la méthode GP, elle intègre l'outil de chronométrage (MTM) et s'étend à l'ensemble de l'entreprise, au contraire de la méthode GP, centrée sur la production.
On retrouve dans cette méthode les mêmes concepts d'équivalent et d' indice affublés d'un suffixe UVA.
Mise en oeuvre
Etape 1-Identifier l'ensemble des ressources consommées par chacun des postes, désigné par le taux de poste.
Notation :
L'objectif de cette étape consiste à identifier les ressources consommées par chaque poste et non pas la distribution des charges (directs et indirects) entre les différents postes.
Choisir un article de référence.
Etape 2-Calculer le nombre d'UVA produites pendant la période t
Cet équivalent UVA s'obtient en valorisant la gamme de production de chaque article, en débutant par l'article de référence (ou de base).
Autrement dit les deux facteurs de décisions entrent dans le processus d'achat du client.
Notre propos se centrera sur le prix de revient, l'amélioration continue, elle permettra d'améliorer la qualité du processus et du produit.
Dans la même idée, les démarrages de production sur des processus continus ne représentent pas forcément des gaspillages car ils dépendent du processus d'essais visant à obtenir la qualité souhaitée. Attention, ceci ne doit pas faire obstacle à la recherche de l'usage de matière première pour ce processus.
Remarquons que dans certains cas, nous n'aurons pas forcément de la matière-première mais bien des produits semi-finis, c'est à dire en cous de fabrication. Ces cas, se situent dans la perspective d'un calcul de prix de revient par rapport à un poste de travail en particulier.
Par exemple ; l'emploi de fournitures, comme de la graisse pour lubrifier les éléments machine en mouvements. Les matière secondaires comme par exemple le fil de soudage servant de métal d'apport à la liaison de pièces métalliques.
Nous comptabiliserons les coûts des produits entrant directement dans la réalisation du produit. Pour déterminer la liaison de type "direct" , il suffit de poser comme condition :
Si on enlève cet apport, est-on toujours en mesure de produire ?
Si la réponse est positive, on a affaire à un coût indirect. Dans le cas contraire, on l'ajoutera aux coûts directs.
Il se construit par une clé de répartition, c'est à dire en divisant la somme totale des coûts par un critère. Celui-ci, choisit par rapport à la pertinence de l'implication de son effet. Par exemple ; le chauffage se dispatche par rapport à la surface. Les assurances ou les transports se répartissent plutôt sur les heures de travail produites. C'est L'unité d’œuvre
N'oublions qu'à la fin des processus c'est le client qui paie la note, notamment dans le calcul du prix de revient.
Déplacement 1,23€/km
| Déplacement | Coût |
|---|---|
| 20 km | 46€ -> 50 |
| 50 km | 94€ -> 100 |
| 100 km | 211€ -> 220 |
Dans le prix rendu ci-dessus, il faut prendre en compte d'autres types de coûts :
Le coût horaire des ouvriers pendant le déplacement : 11 €/h
Le type de véhicule utiliser : L'amortissement de celui-ci est différent suivant sa classe (Camion, camionnette, voiture)
Le temps consacré au trajet se base sur une vitesse moyenne : ici 50 km/h
Dans notre exemple, nous n'avons pas dépassé 100 km en distance car dans le règlement intérieur impose une période de repos à la conduite pour des trajets plus longs
Etape 3 : Établissement du chiffrage brut.
Cette première approximation permet de donner rapidement une idée du prix par rapport au travail à exécuter.
Cela donne un avantage concurrentiel lors de la remise de prix rapide.
Etape 4 : Affinage du chiffrage.
Tous les chantiers ne se ressemblent pas. Il devient alors nécessaire d'affiner le prix en fonction des conditions particulière du moment ou des circonstances du chantier.
Par exemple, en période de faible activité on passera un peu plus de temps sur les écarts par rapport à la concurrence.
Dans d'autres situations ; le chantier est difficilement accessible, route en construction, chemin de terre ou stationnement à proximité impossible : Dans ces cas de figures, il faut envisager des surcoûts.
Deux possibilités s'offrent à nous :
Soit on prévoit une réserve d'argent, évaluée en fonction d'autres expériences
Soit, si on a pas d'archives, on effectuera une évaluation détaillée des causes possibles d'augmentation du budget.
Etape 5 : remise à jour des abaques.
Même si l'empirisme prend une place prépondérante dans cet exercice de chiffrage, il reste, à la charge d'un déviseur averti d'avoir des données les plus fiables possibles.
L'erreur à ne pas commettre, consiste à ne pas tenir compte des prix pratiqué sur le marché concerné. A moins d'avoir une justification, valable aux yeux du client, sur la valeur de vos prestations.
La fréquence de révision devra tenir compte de celle du marché. Cependant, il vaut mieux réviser les prix de façon régulière sans tenir comte de celle du marché, de manière à anticiper les variations.
