mardi 6 décembre 2011

Le management créatif

Le Management créatif
Du bluff ou une réelle opportunité ?
Posons le problème
Quelles sont les théories de la créativité ?

Comment déjouer les limites perceptuelles propres aux individus et aux cultures d’entreprise ?

Quelle place laisser à l’intuition dans la gestion d’une entreprise ?

Expliquer les étapes et les rôles de la créativité, les obstacles qui peuvent décourager l’inventeur, la ténacité nécessaire à l’innovateur, la place clé de l’entrepreneur, l’importance de récompenser les défenseurs d’idées nouvelles dans l’entreprise, tous ces objectifs correspondent aux sociétés désirant assurer leur avenir.

Comment éviter la tentation d’essayer de l’atteindre avant même qu’il ne soit défini ou que l’on sache que c’est le but adéquat et nécessaire, comment générer des approches et des solutions possibles, comment évaluer et mesurer l’impact de ces solutions éventuelles, comment faire le tri final avant de sélectionner le bon ?

L’être humain est par nature créatif. Jeffrey Pfeffer (The Human Equation : Building Profits by Putting People First, Harvard Business Press, 1998) dit qu’il ne voit pas comment des entreprises pensent qu’elles peuvent acheter un avantage compétitif sur un marché qui, somme toute, est accessible à toutes les autres entreprises.

Un produit acheté par l’une peut être aussi facilement acquis par l’autre. Au contraire, la seule manière de se distinguer par rapport à la concurrence est de devenir unique en cultivant le savoir-faire, l’engagement moral et les capacités créatives de son personnel.

Une étude récente éditée par l’Institut pour le Développement du Personnel en Angleterre attribue à des investissements en Ressources Humaines des retours sur capitaux investis allant jusqu’à 18% (tandis que les retours sur investissement en informatique dépassent rarement les 1% ou 2% et la recherche et le développement contribuent de 7% à 8%).

Si l’entreprise veut être plus productive et plus heureuse que la concurrence, le chemin de la créativité semble donc
valoir le coup d’être tenté.

LE TRAVAIL EN GROUPE ET LA CREATIVITE

Il y a quelques décennies, les problèmes étaient traités par habitude ou par expérience, dans la continuité du passé, et au coup à coup.
Aujourd’hui, les choses sont différentes :
  • Les problèmes se multiplient : progrès techniques, mondialisation de l’économie et de la société, réactions humaines pressantes, etc …
  • Les choses s’accélèrent, il faut agir vite et bien
  • Les questions se diversifient : un problème a souvent une solution qui repose sur plusieurs domaines ( économique, humain, organisationnel, technique … ).
  • Différents spécialistes doivent coordonner leurs actions pour aboutir
De nouveaux problèmes apparaissent, d’où la nécessité d’une attitude novatrice et créative
Chacun de nous, dans sa vie personnelle, familiale, ou professionnelle est amené à résoudre des problèmes de plus ou moins grande importance.
Cependant, dans notre démarche de résolution de problèmes, de nombreux pièges sont tendus, conditionnant l’efficacité voire l’aboutissement de notre démarche.

L’affectivité : lorsque nous sommes fortement impliqués dans le problème que nous cherchons à résoudre, il n’est pas rare que nous ayons une réaction purement émotionnelle. Celle-ci peut être pertinente, mais risque d’être irréfléchie. L’engagement affectif ou émotionnel nous empêche de traiter rationnellement le problème.

L’emprise des habitudes : celle-ci nous pousse à appliquer des solutions toutes faites, à reproduire des comportements qui ne sont peut-être plus adéquates.

L’empressement : la solution la plus évidente n’est pas toujours la plus durable à long terme. Il ne faut pas hésiter à investir du temps dans l’analyse.
L’individualisation de la recherche : si chaque membre d’un groupe cherche à résoudre un problème chacun de son côté, la solution risque d’être dispersée, le groupe va perdre sa motivation liée à l’objectif commun.

Le non respect du rythme de chacun : être méthodique c’est d’abord travailler avec rigueur et discipline
Une résolution de problème implique le développement d’un esprit créatif, encadré dans une démarche rigoureuse afin de ne pas se perdre.
La créativité et l’imagination sont au centre des méthodes de résolution de problèmes.
Contrairement à la croyance populaire qui veut qu’on les distingue, la créativité est un processus de résolution de problème.
Suite

développer des idées ou points de vue différents

On peut essayer de transformer son état de réflexion avec la check list d'Osborn :
  • Tourner = changer d’angle, prenez une approche rafraîchissante, un point de vue inhabituel, une application inattendue
  • Retourner = prenez l’idée inverse, projetez vous dans le futur et retournez dans le passé, mettez vous dans la peau d’une autre personne, cherchez l’idée contraire
  • Adapter = utilisez l’idée pour un objectif différent, adapter la, à une nouvelle situation, de nouveaux usages
  • Nouvelliser = rendez la différente, surprenante, inhabituelle, intrigante, changez de couleur, forme …
  • Substituer = qui d’autre à sa place, quoi, changez d’ingrédients, de matériel, processus, d’endroit, d’approche, de vois ou de ton, changez de tâches
  • Fusionner = ajoutez quelque chose, éliminez, créez un mélange, alliage, un ensemble, combinez les intentions, idées, objectifs
  • Omettre = soustrayez quelque chose, simplifiez, laissez certains aspects de côté, réduisez le nombre d’éléments ou d’étapes, demandez vous « qu’est-ce qui arriverait si nous ne … »
  • Réaménager = faites une combinaison différente, créez un nouveau schéma, changez de rythme, de séquence
  • Magnifier ou minifier = agrandissez, comprimez, faites plus légère, pesante, longue, courte, ajoutez de la valeur, multipliez, exagérez, sous-estimez
  • Embellir = ajoutez de la beauté, du mystère, rendez la plus attrayante, intéressante
  • Relier = reliez la à une autre de vos idées, solutions, trouvez des analogies qui s’y appliqueraient

LA REMISE EN QUESTION
La créativité est le résultat d'une remise en question. Dit comme cela, ça semble facile, mais dans les faits les individus que nous résistons dès qu'un changement pointe son nez.

Dites simplement le mot réforme à vos collaborateurs et vous verrez des yeux écarquillés en vous soupçonnant d'une diminution quelconque. Moins de personnels ? Moins d'heures de travail ? Moins de RTT ? Moins d'avantages en nature ?

Mettre en place une nouveauté constitue également une source de conflits que le manager se doit de gérer.

Mais il n'en n'est pas toujours ainsi, car si on fait preuve de pédagogie dans la description de l'objectif à atteindre, en stipulant de manière détaillée les ressources disponibles.

Vos collaborateurs vous suivront dans ce nouveau parcours, si vous respectez les 4 fonctions essentielles du manager, c'est à dire :
Former
Soutenir
Valoriser
et Contrôler car la confiance ne l'exclut pas !

Commencez par des petits projets avec des résultats concrets, par exemple en utilisant l'outil Kaïzen de manière à présenter des résultats concrets à vos collaborateurs.

Dès qu'ils peuvent constater "physiquement" le résultat de votre demande, ils vous accordent alors leur confiance et vous êtes sur la voie du véritable changement.

Attention le changement ou remise en question ne se décrète pas, il s'assume par des actions.

TOUT ÇA POUR ÇA
Toute cette démarche de créativité à l'avantage de parvenir à l'obtention de résultats positifs :

Un amélioration des performances de l'entreprise et dans la foulée une augmentation des bénéfices.

Une participation des personnels leu permettant de se réaliser tout en étant présent sur un poste de travail.

En conclusion, un manager qui ne servirait pas d'une ressource pratiquement gratuite et disponible, ferait une faute de gestion.

Certes la mise en œuvre demande du temps et sa vulnérabilité reste présente à chaque instant. Il suffit de voir ce qui se passe lorsqu'on relâche l'effort de management en pratiquant des stratégies "low cost" à outrance, le cas de TOYOTA caractérise parfaitement ce cas de figure.