Données Techniques : Les Gammes Opératoires

Les Gammes Opératoires

1: Introduction aux Gammes Opératoires

Dans cette première partie, nous aborderons l'essentiel des gammes opératoires et leur importance dans le processus de fabrication.

1.1: Qu'est-ce qu'une Gamme Opératoire ?

Une gamme opératoire correspond à un document technique utilisé dans le domaine de la fabrication et de la production industrielle.

Elle décrit de manière séquentielle les différentes opérations à réaliser pour fabriquer un produit spécifique.

Cette représentation graphique permet de détailler les étapes de production, les temps d'exécution, les outils requis et les spécifications nécessaires pour obtenir le produit final conformément aux exigences de qualité.

La gamme opératoire est généralement élaborée par le service des méthodes ou d'ingénierie, en collaboration avec les opérateurs et les techniciens concernés.

Elle sert de guide pour l'opérateur sur la façon de réaliser les opérations de fabrication, en fournissant des instructions claires et détaillées.

En outre, la gamme opératoire peut inclure des informations complémentaires telles que les temps de préparation, les temps de série (pour des fabrications en série), les phases de fabrication, les outils nécessaires, les machines à utiliser, les normes de sécurité, etc.

La gamme opératoire joue un rôle crucial dans la gestion de la production, car elle permet d'optimiser les processus, de réduire les temps de fabrication et d'assurer la cohérence et la qualité du produit final.

Elle est également utilisée comme référence pour la planification, le suivi de la production, le contrôle de la qualité et l'évaluation des coûts de fabrication.

En somme, la gamme opératoire est un outil essentiel pour garantir l'efficacité et la précision des opérations de production dans divers secteurs industriels tels que la mécanique, l'électronique, l'automobile, l'aéronautique, etc.

1.2: Élaboration d'une Gamme Opératoire

Voici les principales étapes de l'élaboration d'une gamme opératoire :

1. Analyse du produit :
   Tout d'abord, il est nécessaire de bien comprendre le produit à fabriquer. Cette étape implique une analyse approfondie des plans, des spécifications techniques et des exigences de qualité du produit final.

2. Identification des opérations :
   Une fois que le produit est bien compris, on identifie les différentes opérations à réaliser pour le fabriquer. Ces opérations peuvent inclure des étapes d'usinage, d'assemblage, de contrôle qualité, de finition, etc.
   Pour aider dans la conception des opérations à détailler, les agents des méthodes recourent à des schémas ou des plans spécifiques reprenant le contexte, le milieu et les outils à utiliser pour transformer la matière première.
   Par exemple: le plan d'implantation des machines à utiliser permet d'avoir une idée des espaces disponibles et de performer l'ergonomie du poste de travail pour charger et décharger la machine.

3. Séquencement des opérations :
   Les opérations identifiées doivent être organisées dans un ordre logique de réalisation. Le séquencement des opérations a comme objectif d'assurer un flux de production cohérent et efficace.
   Cela vaut pour la fabrication sur une seule machine, comme pour ligne de fabrication comportant un ensemble de machines distingues.
   Les contraintes correspondent à l'harmonisation des temps d'exécution, ainsi que des compétences des salariés, notamment, concernant leur polyvalence. Ceci afin d'éviter les ruptures de flux.

4. Détermination des temps :
   Pour chaque opération, l'agent des méthodes détermine un temps estimé pour son exécution,
   si'l ne possède aucune référence pour cette opération.
   Dans les autres cas, il se réfère à une base de donnée pour des pièces identiques, similaires (comportant des dimensions, plus grandes ou plus petites) ou ressemblantes lorsqu'il y a des similitudes plus ou moins proches. Par exemple, des formes ou des volumes analogues, comme des pièces de révolution. C'est le moteur de recherche du logiciel qui recherche et suggère les modes opératoires les plus probables.

   Ces temps peuvent être calculés en fonction de l'expérience passée, des données techniques et des tests préliminaires.
   Le chronométrage permettra de vérifier les estimations et ainsi consolider la base de données.
   Le calcul des temps se fait aussi bien sur l'exécution de la transformation de la matière première ainsi que sur l'ensemble des manutention, réglages et transport des pièces.

5. Choix des outils et des machines :
   Une fois les opérations et les temps définis, il est important de choisir les outils, les machines et les équipements nécessaires pour chaque étape de fabrication.
   Il n'existe pas une solution unique pour une tâche opératoire. C'est pourquoi, le choix devra être confronté à l'ensemble des contraintes de l'usine.
   Une autre situation peut se présenter: la nouveauté technologique. Par exemple, la robotisation ou de nouveaux procédés technologiques (découpe plasma vs oxycoupage).
   D'autres cas peuvent survenir comme la mise en arrêt de la machine prévue, dû à une panne.
   Il faut dans cas avoir des gammes opératoires de secours.

6. Intégration des informations complémentaires :
   La gamme opératoire peut également inclure des informations complémentaires telles que:

   • les temps de préparation
   • les spécifications matérielles
   • les normes de sécurité
   • les procédures de contrôle qualité
   • les postes amont-aval
   • les temps cycle d'entretien (affûtage)
   • etc.

7. Validation et révision :
   Une fois la gamme opératoire validée, elle subit un contrôle en continu par les parties prenantes concernées.
   Les opérateurs et les techniciens impliqués dans la production.
   Une zone observations à destination des différents acteurs de production s'avère utile pour relever tous les inconvénients en vue d'un déroulement optimal.
   Des révisions peuvent être nécessaires pour s'assurer de l'exactitude et de la faisabilité des étapes.

8. Mise à jour régulière :
   Les gammes opératoires sont des documents dynamiques, ils peuvent être amenés à évoluer en fonction des changements dans le processus de fabrication, des nouvelles technologies ou des améliorations apportées.
   C'est pourquoi, les observations notées sur les fiche suiveuses ou directement sur les gammes opératoires doivent être suivies d'effets.
   Dans le cas contraire, l'entreprise perdrait des améliorations de rentabilité de son processus jusqu'à arriver à l'obsolescence de sa gamme opératoire.
   Notons également qu'il faut éviter le vocable "Standardisation" qui implique une normalisation d'une durée indéfinie. Il est préférable de choisir le mot "Bonnes pratiques" car celles-ci, dans leur définition ne sont pas figées dans le temps.

En résumé
L'élaboration d'une gamme opératoire consiste en un processus méthodique qui nécessite une bonne compréhension du produit à fabriquer, une planification rigoureuse des opérations, une sélection appropriée des outils et des machines, ainsi qu'une validation et une mise à jour régulières pour assurer une production efficace et de haute qualité.

1.3: L'importance des Informations Complémentaires

Les informations complémentaires donnent à l'opérateur des précisions sur les tâches. Elles peuvent s'accompagner de schémas, plans, normes ou des possibilités de choix autres laissés à la discrétion de l'opérateur.
Ces données semblent parfois anodines, cependant elles permettent de guider les acteurs de la réalisation dans des prises de décisions urgentes, sans avoir de conséquences trop dommageables.
Leurs dénominations n'invite pas à la lecture attentive de ces recommandations, et cela peut donner des mal-façons pour juste un manque d'attention des ces données.
Exemple: s'assurer de la bonne protection de pièces usinées avec un fini miroir de surface afin d'éviter des griffures.

1.4: Utilisation des Unités de Temps en Production

Les unités de temps utilisées en production (dans les gammes opératoires) sont un peu particulières.

Habituellement on utilise des heures, des minutes et des secondes, or pour la partie technique ou de
production, on emploie des centièmes d'heures, des 10 millièmes d'heures, des centimes et des dixièmes de minutes.

Observons la correspondance, un centième d'heure, par exemple, correspond tout simplement un centième de 60 minutes.
Autrement dit 1 centième d'heure = 0,6 minutes.

Dans les tableaux ci-dessus vous pouvez observer les correspondances des unités de temps.

Vous noterez l'aspect chronométrage avec un chronomètre spécial, dot les graduations vont de 0 à 100.

Vous remarquerez qu'effectuer ces calculs demande du temps, si vous le faites soit à la main, soit par un tableaux EXCEL.

Cependant pour des logiciels spécialisés en Gestion de Production cela n'occasionne pas de grosses difficultés.

Toujours est-il que cette façon de comptabiliser le temps reste d'actualité.

C'est pourquoi, nous allons comptabiliser le temps en centième d'heure, grâce à cela, en production cette manière de compter permet d'effectuer les additions simples.

Dans l'exemple du tableau à quatre colonnes, le temps de base pour la comparaison est de 10 min.

Ces 10 minutes donnent 0,16 heures, ensuite faisons le calcul pour 62 minutes ce qui donne une heure et 0,33 heures, donc faisons le total en minutes, soit 72 minutes.

Si nous faisons le calcul en heure, ça va donner une heure virgule 193. Or cette partie devra être recalculée 0,193 x 60 minutes = 11, 58 minutes (nous n'avons pas pris en compte les chiffres après le chiffre 3 de 0,193, d'où l'approximation.)

Or en centième d'heure, il suffit d'additionner les nombres: 16+ 103 = 119 ch. Nous pouvons alors changer d'unité en dix-millième d'heure par un multiple de 10.

Ce type de calcul facilite grandement les transformations d'unités et rend la programmation des logiciels plus simple.

2: Création et Modification des Gammes Opératoires

Dans cette deuxième partie, nous explorerons les différentes méthodes de création et de modification des gammes opératoires.

2.1: Gammes Opératoires Manuscrites ou sur Excel

Si pour des grandes entreprises l'achat d'un ordinateur et d'un logiciel puissants ne pose aucun problème, il n'en va pas de même pour les tailles de sociétés modestes.

C'est pourquoi, selon l'organisation de production avec laquelle vous travaillez, vous risquez de vous retrouver face à des documents encore rédiger à la main ou sur de tableaux EXCEL.

Dans ces cas de figures, il y a certaines précautions à prendre afin d'éviter certaine erreurs de communication d'informations.

Les gammes manuscrites

Pour se facilité la tâche les rédacteurs utilisent des modèles. Ils présentent l'avantage de servir également de check-list pour des opérations courantes (par ex: affûtage).

L'inconvénient majeure réside dans la qualité de l'écriture de l'agent des méthodes. Des virgules mal signalées, des chiffres difficilement lisible ou encore des ratures sur des erreurs d'écriture peuvent provoquer des lectures faussées et donc des non-qualités

Les gammes sur EXCEL

Cette forme de gamme élimine les défauts de l'écriture manuscrite.

L'avantage de cet outil se situe au nombre de calculs possibles. Cette facilité peut rendre la lecture compliquée de la gamme par l'accumulation de données inutiles pour l'opérateur.

De plus cela risque d'induire ne erreur en prenant le mauvais nombre dans une cellule adjacente;
Il existe aussi un risque de modification systématique de la présentation du formulaire, ceci état rendu possible par la flexibilité d'utilisation de l'outil.

Ces changements peuvent perturber les salariés en production lors du décryptage des informations.

2.2: Lien avec la Gamme de Montage

La gamme de montage comme son nom l'indique, ressemble très fort à une Gamme Opératoire.
Elle contient les mêmes éléments de base

Cependant, dans le dossier technique incluant les documents complémentaires d'information pour le montage, on y trouvera un plan d'ensemble qui donne une vue synthétique. Ceci permet à l'opérateur de comprendre son rôle dans l'ensemble du processus.

La traçabilité des fiches suiveuses comportant le plus souvent les gammes opératoires, livre d'éventuelles informations concernant le parcours des pièces.

Cela peut concerner par exemple, un changement d'approvisionnement avec un nouveau fournisseur utilisant les mêmes normes que le précédent, mais dont la qualité de production est différente.

2.3: La Gamme Opératoire comme Fiche Suiveuse

En production les gammes opératoires s'intègrent souvent dans les Fiches Suiveuses ou dans le Ordres de Fabrication. Ces documents, dont l'objectif réside dans leur capacité à informer les acteurs de la production sur l'état d'avancement de l'article.

Ces supports permettent également de capitaliser les informations, en fin de parcours, les données collectées sont comparées aux données théoriques et conduisent à d'éventuelles prises de décisions sur les modifications à apportées ou non.

3: Les Éléments de Base de la Gamme Opératoire

Dans cette dernière partie, nous passerons en revue les éléments essentiels qui composent une gamme opératoire et leur rôle dans la gestion de la production.

3.1: Phases

Nous détaillerons les phases et les temps de préparation, soulignant l'importance des informations complémentaires et leur utilité pour les opérations spécifiques.

Les phases correspondent aux étapes du processus de transformation des matières premières.

Dans la photo ci-dessus on voit la numérotation des phases incrémentées par 100. Cette méthode permet de d'incorporer des phases intermédiaires.
Elles correspondent, soit à des oublis ou des modifications d'amélioration.
L'exemple ci-dessus vous donne les opérations de base, ce type de gamme peut s'accompagner d'un plan descriptif des tâches à réaliser.

3.2 : Temps de Préparation

Jusqu'à présent nous avons parlé des temps d'exécution, cependant, il faut prendre en compte les temps de préparation du travail à réaliser.

La particularité de cette donnée se caractérise par son chiffrage dont la durée est fixe.
Contrairement au temps de réalisation, qui dépend de la quantité, le temps de préparation reste à la même valeur quel que soit la quantité.

Remarque:

Cette durée, considérée comme improductive, est sans valeur ajoutée pour le client.
Par conséquent, elle devient un axe principal de recherche d'amélioration, dont le but est de diminuer son impact dans le prix de revient de la production.

3.3 : Liste des Outils et des Outillages

Ce document se trouve soit ajouté à la gamme, soit incorporé dans le descriptif.

L'importance de ces informations concerne la liaison des machines avec leurs outillages.
Certains outillages ne peuvent se monter que sur des machines spécifiques, alors que d'autres correspondent à des standards, donnant la possibilité à l'opérateur ou son responsable, de choisir la machine disponible, dans le contexte de la charge de production de la ligne de production.

La gestion de cette liste devient un enjeu primordial car les outillages doivent être entretenus.
Leur disponibilité doit se synchroniser avec la période d'entretien.

Pour effectuer ce travail de maintenance, nous retrouverons les mêmes méthodes de travail que pour la production. C'est à dire des gammes opératoires pour de tâches opératoires, comme l'affûtage par exemple , et des gammes de montage indiquant le démontage (dépose) et le remontage (pose) des outillages.

Conclusion

En conclusion, cet article de blog a présenté une vue d'ensemble complète des gammes opératoires, leur création, leur modification et leur utilisation.

L'objectif du contenu de cet article consiste à mieux comprendre l'importance de ces documents essentiels dans le processus de fabrication et leur rôle crucial dans la gestion de la production.

Cependant, malgré sa longueur cet article ne prétend pas couvrir l'ensemble des caractéristiques de tous les secteurs d'activités.

Chaque secteur, entreprise ou administration a son mode de fonctionnement propre, mais avec le bases décrites dans le contenu, vous pouvez l'adapter à votre cas d'usage.